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La communication non violente

Dernière mise à jour : 2 juin 2022

La communication non violente, c'est quoi ?

Créé dans les années 60's aux Etats-Unis (par Marshall Rosenberg), cet outil arrive dans les années 90's en France. Il vise à faciliter la communication et les relations dans la vie de tous les jours. On peut donc l'utiliser au sein de sa famille, mais aussi au travail, avec ses amis, ...

La Communication Non Violente (CNV), c’est une façon de résoudre des conflits en trouvant des solutions gagnant/gagnant. Elle nous invite à repenser notre façon de nous exprimer, d’écouter et de résoudre les situations de crise, en plaçant notre conscience sur ce que nous observons, sur ce que nous ressentons, sur ce dont nous avons besoin et sur ce que nous demandons.


La Communication :

Communiquer est un art difficile à maitriser. Dans une discussion, chacun interprète les propos de l'autre selon son cadre de référence, ses émotions, ses ressentis, ses connaissances, mais aussi le contexte.

De nombreux malentendus peuvent survenir car entre ce que l'on veut dire, ce que l'on dit, ce que l'autre entend, ce qu'il comprend et ce qu'il retient... vous voyez bien qu'il y a là tout un tas d'étapes qui ne facilitent en rien la relation et la communication.

Avec les enfants, cette communication est encore plus complexe car le tout-petit acquiert progressivement le langage et ne maitrise encore pas toutes ses émotions. Le parent peut parfois se sentir démuni face à des pleurs, des grognements, des gestes inadaptés et (la fatigue, le stress, ... n'aidant pas) se laisser déborder lui même par ses émotions ou taire ses besoins lors d'une situation de crise. Cela entraine alors un déséquilibre qui met à mal la communication et le lien d'attachement, ce qui complexifie la résolution du problème.

La communication gestuelle (on en reparlera une autre fois), tout comme la CNV peuvent être des outils permettant d'apaiser les tensions et de favoriser une communication sereine et harmonieuse pour tous.


Comment applique t'on la CNV ?

L'idée de la CNV est d'être dans une relation authentique et bienveillante avec soi et avec l'autre, en étant sincère. Il faut également respecter des valeurs de bienveillance et d'empathie. Ainsi chaque interlocuteur est responsable de lui-même uniquement et non de l'autre et chacun et co-responsable de leur relation.

Voici 4 principes à respecter pour utiliser la CNV :

1) observer sans évaluer : on contextualise, sans poser de jugement. L'observation doit se faire en conscience, dans une posture neutre et factuelle. On est ainsi est plus ouvert à l'Autre et à la situation.

Pour observer, il est nécessaire de prendre un peu de recul sur l’événement.


2) identifier ses sentiments, ses émotions : identifier ses sentiments c'est s'inscrire dans une action réparatrice. Une émotion n'est ni bonne, ni mauvaise. Et face à une même situation, des personnes différentes peuvent ressentir différentes émotions.

Une fois identifiés, vous avez le droit d'exprimer vos sentiments, besoins et émotions auprès des autres (adultes comme enfants). Restez centré sur vos sentiments et utilisez donc le "Je" car vous parlez bien de vous et non de l'Autre.

Exemples : " Quand j’entends ces mots, je me sens rabaissé et triste." ; "Je suis fatiguée, j'ai besoin que tu m'aide pour le repas et que les enfants soient plus calmes…"


3) exprimer avec sincérité ses besoins : un conflit survient en général lorsqu'un ou plusieurs besoins sont insatisfaits (reconnaissance, soutien, besoins primaires, sécurité, écoute, repos....). Ces besoins insatisfaits s’accompagnent de sentiments négatifs qui peuvent compliquer la communication s’ils ne sont pas exprimés ou s’ils servent à culpabiliser et rendre l’autre responsable.

L’identification des besoins et des sentiments est donc un élément essentiel dans la CNV. Elle permet de cibler la source potentielle d’une tension.


4) faire une demande et recevoir avec empathie celle de l'Autre : une demande sera mieux perçue si elle est précédée d’un sentiment (et d’un besoin) exprimé(s) avec sincérité. Ainsi, utilisez plutôt un langage d’action clair, précis et sous forme positive (c'est-à-dire une action que l'on veut plutôt que celle qu'on ne veut pas).

Expliquer aussi le contexte et nos besoins permet à l'enfant d'acquérir plus de langage, de mettre des mots sur ses émotions à lui et de comprendre ce qu'on peut faire et ne peut pas faire (règles primordiales incompressibles de la société)

Exemples : "marche doucement stp, j'ai peur que tu glisses et tombes" à la place de "ne court pas !" ; "ne tape pas ton frère !" sera à éviter et préférez plutôt : "retiens ta main et laisse ton frère. Il est interdit de faire du mal à quelqu'un et cela me rend triste quand vous vous chamaillez"

Vous pouvez proposer des alternatives, des solutions, des compromis, voire même, les trouver ensemble. Mais surtout, demandez un retour de votre interlocuteur pour vous assurer qu’il a bien compris. Cette posture empathique permettra à l'Autre de se sentir compris et entendu et apaisera les tensions, tant en l'impliquant dans la résolution du problème.


Quelques pistes :

Vous avez droit à l'erreur, le droit de déraper parfois (bien sûr !) : personne n'est parfait ! Si cela vous arrive, restez authentique et honnête et expliquez à votre enfant (cela s'appelle la réparation dans la théorie de l'attachement, et cela permet de consolider vos liens). Sachez qu'une bonne relation, un attachement secure se fait dans le temps et grâce à la répétition.

Exemple : "tout à l'heure, maman t'as crié dessus quand tu as jeté pour la 4eme fois ta fourchette par terre. Je suis fatiguée en ce moment et j'ai eu l'impression que tu ne m'écoutais pas, je n'ai pas trouvé d'autre solution que crier. Excuse-moi. Est-ce que tu veux un câlin ? De quoi as tu besoin ? Est-ce que la prochaine fois, tu pourrais penser à jeter autre chose qu'une fourchette qui me fait mal aux oreilles ? On va chercher ensemble ?"

Lors d'une crise, d'un moment tendu dans la relation/communication, vous pouvez proposer plusieurs outils à votre enfant : soit pour déposer sainement ses émotions, soit pour réparer une parole ou un geste inapproprié(e) que vous avez pu avoir lors de cet échange. Il doit avoir le choix d'utiliser ou non cet outil et peut-être que vous trouverez d'autres idées qui vous conviennent mieux. - séparer la personne de son comportement et les matérialiser par des objets.

ex : "tu vois, ce caillou c'est ton action de mordre. Ca n'est pas possible ca n'est pas acceptable. Mais ce doudou c'est toi, et je t'aime. C'est ce caillou qui me dérange, le doudou je l'aime toujours et je l'aimerais toujours ! " Même dans vos propos, attention de bien dire que c'est le comportement de l'enfant qui ne convient pas et pas lui-même.

- le bon de colère : un papier à déchirer, froisser, découper et à jeter à la poubelle quand on a finit d'extérioriser l'émotion.

- le dessin de restitution de la violence. Quand l'enfant a vécu un moment difficile, une violence dans sa journée (physique ou verbale), il la retranscrit via le dessin.

- le coussin de la colère : taper dans un coussin, crier ou mordre dedans.

- la boite à peur : une boite dans laquelle on y dépose les peurs que l'on a

- la pépite : en fin de journée, au moment du coucher, vous pouvez demander à l'enfant quel a été le meilleur moment de sa journée. Cela permet de relativiser sur les journées difficiles en voyant qu'il y a aussi du positif.

Pour conclure,

La communication non violente se fonde sur des principes d’authenticité, de bienveillance et de responsabilisation. La CNV permet de limiter les risques de conflits et facilite les interactions. Une relation plus sereine devrait en découler, basée sur la confiance, la sincérité, mais aussi l'estime de soi et la compréhension de soi et des Autres.

Trouver des solutions ensemble permet aussi de responsabiliser et d'autonomiser votre enfant. Mais avant de trouver des solutions, pensez-bien à vous écouter vous, et votre enfant dans une posture d'écoute active et bienveillante.

Cet outil n'est pas magique et demande un travail quotidien sur soi et sa façon d'observer et réagir aux situations.



Pour aller plus loin, vous pouvez visionner cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=5HI4pSHEm1M&t=5s

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